Le Roi Albert II et la Reine Paola, les Souverains proches

Trois Régions, trois Communautés, six Gouvernements... Un Roi !

Notre pays peut, de prime abord, sembler bien étrange à un observateur extérieur.  Pourtant, malgré la complexité de ses institutions, la Belgique reste, dans son ensemble, très attachée à son drapeau, à son unité et à son Souverain.  Le Roi est le ciment de la Nation.  Il n'est ni flamand, ni bruxellois, ni wallon, ni germanophone, mais belge... et donc tout cela en même temps.

Depuis 1831, nos Souverains ont été intimement liés à la vie et au développement du pays.  Présents pour partager la joie, mais aussi la douleur de leurs concitoyens, nos sept chefs d'Etat ont toujours fait preuve d'abnégation et de dévouement à la Patrie.
Le 9 août 1993, en prêtant serment dans les trois langues nationales devant les Chambres réunies, Albert II devient le sixième roi des Belges.  Manifestement très touché par le décès inopiné de son frère, le roi Albert II assure ainsi la continuité à la tête du pays.  Dans un vaste mouvement populaire, la Nation s'était unie lors du décès de roi Baudouin.  Cette union perdure spontanément lors de l'avènement d'Albert II.  Comme ils l'étaient sous le règne du roi Baudouin, l'emploi, la cohésion nationale et la traite des êtres humains restent au centre des préoccupations royales.  Mais les Souverains apportent une dimension nouvelle, proche de leur sensibilité propre.  Ainsi, le couple royal n'hésite pas à s'investir personnellement lorsque la Belgique est touchée dans son coeur.  Le drame de Julie, Mélissa, Ann et Eefje a aussi meurtri Albert II et Paola.  En octobre 1996, ils président une table ronde qui rassemble les parents des victimes et les décideurs politiques, judiciaires et administratifs.  Le message du couple royal est très clair : plus jamais çà !  En devenant présidente d'honneur de Child Focus, la Reine s'engage clairement.  Lors de leur passage en Belgique, elle fait découvrir l'institution aux reines de Suède et de Jordanie ainsi qu'à d'autres personnalités, participant de la sorte au rayonnement international de Child Focus et à l'action de notre pays dans ce domaine.  Par l'intermédiaire de son secrétariat et de ses Oeuvres, la reine Paola aide les citoyens en détresse qui font appel à elle en dernier recours.  Le secrétariat social de la Reine répond ainsi au très nombreux courrier de personnes en difficulté.

Un accent économique et social

L'enseignement, la recherche scientifique, les nouvelles technologies, gages de l'avenir du pays, sont autant de domaines qui reçoivent leur part d'attention royale.  En matière d'emploi, Albert II s'inscrit dans la continuité des ambitions du roi Baudouin.  Vu son engagement, pendant plus de 30 ans, comme président d'honneur de l'office belge du Commerce extérieur, il reste très intéressé par ce domaine. De cette époque, où il a dirigé une centaine de missions internationales, le Roi garde un vaste carnet d'adresses dans le monde du travail belge et international.  Les régions touchées économiquement, comme le Hainaut ou le Limbourg, font également partie des préoccupations des Souverains.  Régulièrement, le couple royal se rend dans l'une ou l'autre commune du Royaume pour y rencontrer les acteurs de tous les secteurs et converser avec les habitants.  Une autre façon de garder le contact avec la Belgique profonde, car si nos Souverains fréquentent les grands de ce monde, le Roi est également à l'aise en dégustant des caricoles au coin d'une rue, lors d'une fête populaire à Bruxelles.  Cette proximité des Souverains avec les Belges a trouvé son point d'orgue lors des cérémonies des dix ans de règne en juillet 2003.  Emotion, simplicité et joie ont marqué l'événement.  Le Roi a ainsi donné le signal de départ d'une parade à moto.  Il a également adressé un message impromptu au public venant applaudir un spectacle musical clôturant les festivités.  Ce jour-là, Albert II est devenu "le roi des coeurs".

Et l'Europe...

La fin du vingtième siècle est marquée par l'avènement d'un projet ambitieux, la création d'une Europe unie.  Le Roi, Européen convaincu, s'est rendu dans certains pays candidats (Pologne, République tchèque, Hongrie, Bulgarie,etc.).  Lors de nombreux discours, le Souverain en appelle à une Belgique multiculturelle, exemple concret de l'Europe du futur.  Il y évoque également des initiatives européennes du Gouvernement.  Très concrètement, lors de la clôture de la présidence de l'Union européenne en décembre 2001, les Souverains n'ont pas hésité à mettre le château de Laeken à la disposition du pays pour la réunion des chefs d'Etat et du Gouvernement.  Les palais royaux font d'ailleurs partie de notre patrimoine.  Reconstruits sous Léopold II, ils doivent rester une image vivante de la Belgique et garder leur aspect prestigieux tout en devenant plus fonctionnels.  Des travaux de modernisation y ont été entamés, sous la supervision de la Reine.  Plusieurs oeuvres d'artistes belges contemporains ont été définitivement intégrées au palais royal de Bruxelles.  Cette attention pour la culture, souvent présente dans les allocutions royales, s'est également traduite par l'anoblissement d'artistes et de scientifiques ayant contribué au rayonnement de la Belgique.  Comme Commandant en Chef des Forces armées, le Roi participe à certaines activités militaires tant sur le plan national qu'international.  Dès le début de son règne, Albert II a saisi l'occasion de rencontrer, à maintes reprises, du personnel militaire et civil des Forces armées.  Il s'est aussi rendu au Kosovo et en Macédoine pour apporter son soutien aux militaires en opération de la paix, il a visité le siège de l'OTAN, du SHAPE et de l'Eurocorps.  Albert II est régulièrement informé des profondes restructurations qui marquent la Défense et, récemment, il a reçu le colonel aviateur Franck De Winne peu après son extraordinaire voyage dans l'espace.

Dix ans... Déjà ?

En dix ans de règne, les Souverains ont imprimé leur style propre, celui de la convivialité et de la proximité.  Un style marqué par le souci du détail lors d'activités officielles, mais surtout par l'écoute et le respect pour l'autre quels que soient son rang et ses responsabilités.  Ils se sont impliqués dans tous les événements importants du pays.  Image de la Belgique, ils n'hésitent pas à se rapprocher des habitants.  Les éclats de rires royaux sont fréquents; les conversations à bâton rompu, au hasard d'une rencontre, sont légion. Les Souverains veulent, avant tout, sentir la réalité des choses et aller à la rencontre des Belges.

(Extrait du trimestriel "Dynastie" n°8 de 2006)